Erasmus+ a 35 ans. Où en est-on et quelles perspectives ?
Le programme Erasmus + vient de souffler ses 35 bougies. L’envie qu’ont les étudiants de partir à l’étranger n’a pas été altérée, mais l’actualité de ces deux dernières années, avec en particulier la crise sanitaire, n’a pas facilité la mise en œuvre de leurs projets. Alors où en est-on en ce début d’année 2022 et quelles sont les projections pour les mois à venir ?
L’après Covid et après Brexit
Depuis sa création par la Commission Européenne, 12 millions de personnes ont bénéficié du programme Erasmus +, dont 600 000 depuis la France entre 2014 et 2020. Nous sommes le 1er pays d’envoi d’étudiants Erasmus +. Il s’agissait au départ principalement de mobilité d’études, mais aujourd’hui, un jeune sur deux part dans le cadre d’un stage. Le Royaume-Uni a longtemps été une destination de prédilection, mais depuis le Brexit, et son application à partir du 31/12/2020, il n’est plus qu’un pays partenaire, au même titre que d’autres pays frontaliers de l’Europe, et il ne peut participer qu’à certaines actions. C’est l’Espagne qui est la 1ère destination, tant pour les français que pour les autres jeunes européens.
Le développement d’Erasmus pour tous les jeunes
Pour la période 2021/2027, un budget de 26,2 milliards d’euros est alloué, soit une hausse de 80 % par rapport à la période précédente. L’architecture du programme reste inchangée, mais elle s’adapte aux grands défis contemporains en s’appuyant sur trois priorités : l’inclusion, le numérique et l’écologie. L’accent est mis sur les publics les plus éloignés, et notamment les jeunes ayant moins d’accès au programme pour des raisons socio-économiques, et ceux des territoires enclavés. La crise sanitaire a démontré la nécessité d’accélérer la transition numérique dans l’enseignement, d’où la création d’un volet « Digital Erasmus+ » dans le programme pour favoriser le développement des programmes hybrides (virtuel-présentiel) et les plateformes d’apprentissage en ligne. Enfin, le Green Deal européen n’est pas oublié.
La crise sanitaire a bien évidement freiné les projets des jeunes qui prévoyaient un Erasmus+, et parmi ceux qui sont partis, les conditions d’accueil n’ont pas toujours été idéales avec parfois des cours en distantiel tout en étant dans le pays. Pour cette année 2021/2022, les demandes repartent à la hausse, et l’objectif affiché est d’avoir 10 millions de mobilités sur les sept années couvertes par le budget.
Conférence Osons la mobilité
Dans le cadre de la Présidence de l’Union Européenne, une conférence sur le thème « Osons la mobilité » s’est déroulée le 19 janvier dernier. Un village de la mobilité constitué de stands virtuels a été mis en place à cette occasion, et a permis aux jeunes de découvrir des organismes facilitateurs de multilinguisme et de mobilité, ainsi que leurs ressources. Vous pouvez retrouver toutes ces informations ici et en faire bénéficier les étudiants, élèves et apprentis. En effet, ces derniers se montrent de plus en plus intéressés par une expérience à l’étranger dans le cadre de leur formation.