L’évaluation de notre enseignement avec PISA
Il est fréquemment fait référence à PISA (le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) pour évaluer le niveau de l’enseignement dans un pays. Comment fonctionnent en réalité ces études menées par l’OCDE et quelle utilisation peut-on en faire ?
Le fonctionnement de PISA
PISA est un ensemble d’études menées par l’OCDE visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays membres et non membres. Ils étaient 79 à participer à la dernière étude publiée. On parle en général de classement PISA.
Cette étude est menée tous les trois ans. La précédente a été publiée en 2019 et nous aurons en décembre 2022 les résultats de la dernière. En France, elle est réalisée sous la responsabilité du ministère de l’Éducation nationale selon des procédures définies par l’OCDE. Elle se déroule dans 335 établissements tirés au sort, dans lesquels 30 élèves de 15 ans sont retenus aléatoirement. PISA évalue leurs capacités à mobiliser leurs connaissances scolaires et à les utiliser dans des situations proches de la vie quotidienne, à l’aide d’épreuves qui durent 2 heures.
Le positionnement de la France et des autres pays
Pour l’ensemble des compétences évaluées, la France se situe entre la 15ème et la 21ème place. Son positionnement reste stable par rapport à la période précédente, mais elle ne progresse pas. En mathématique, la France obtient un score de 495 points restant légèrement supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (489 points), mais on observe une baisse générale de la performance. Concernant la compréhension des écrits, avec un score de 493 points, le résultat de la France est supérieur à la moyenne des pays, mais on peut considérer qu’il n’est pas à la hauteur du rang économique du pays.
Parmi les pays le plus performants, sans surprise, on retrouve en tête des pays asiatiques : 4 provinces de Chine, Singapour, Macao et Hong-Kong. Ils sont suivis du Canada, de l’Estonie, de la Finlande et de l’Irlande avec des scores de l’ordre de 520 points. La France a des performances stables comparables à l’Allemagne, l’Estonie et la Belgique.
Les axes de progression
Une des spécificités françaises est l’importance des écarts entre le niveau des élèves. Depuis plusieurs années, le niveau des meilleurs tend à progresser alors que celui des plus faibles régresse. On observe en parallèle que c’est un des pays où les résultats sont les plus liés au statut socio-économique, avec pour la compréhension de l’écrit, un écart de 107 points entre les élèves favorisés et ceux qui ne le sont pas. D’autres pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni qui étaient confrontés à la même problématique, ont mis en place des réformes qui ont commencé à porter leurs fruits pour amenuiser ces écarts. Il faudra attendre les résultats de la prochaine étude pour évaluer l’efficacité des mesures précédemment prises en France.
Enfin, l’étude met aussi en lumière des critères de contexte et d’environnement éducatif. Concernant le matériel éducatif mis à la disposition des enseignants, les chefs d’établissements français font ressortir un manque de moyens. Pour ce qui est du climat de travail en classe, les élèves eux-mêmes considèrent que les problèmes de discipline perturbent la classe. Seuls deux pays de l’OCDE (l’Argentine et le Brésil) ont un indice plus faible en la matière. On observe par ailleurs un accroissement de l’absentéisme et des retards par rapport à l’étude précédente.
Tous ces éléments donnent une base intéressante pour observer l’évolution des résultats des systèmes éducatifs dans le temps, et en fonction des pays. Les résultats publiés en 2019 sont consultables sur https://www.oecd.org/pisa/PISA2018%20_Resum%C3%A9s_I-II-III.pdf.
Il sera intéressant de comparer ceux de la période post-crise sanitaire qui seront publiés en décembre prochain, avec ceux-ci.